Il  neige, il neige...... ou quand tout à coup ton âge mental perds  environ 30 ans ....

Etre seule à la maison ( même le chien n'est pas là ), en mode  triathlon mère de famille :  regarder un film pendant que l'on cuisine des lasagnes ( ou plutôt pendant que le thermomix nous enjoint de rajouter 10g de farine ou 500 de viande mélangées que clairement nous n'avons pas mais cenestpasgraveceserontdeslasagnesauboeuf ) et en même temps plier du  linge.

Alors que je suis à la recherche palpitante et pleine de suspense d'une chaussette licorne ( pour ma fille ou pour moi je vous laisse dans ce non dit  insoutenable ) et que je me questionne encore sur la vie privée des chaussettes ou le mystère scientifiquement non élucidé qui fait qu'entre la machine à laver et le placard les chaussettes disparaissent, j'entraperçois par la fenêtre une ombre et puis une autre et encore une autre.

Serais-ce encore cette pluie Bordelaise à laquelle je ne me fais toujours pas contrairement à elle qui est là sans discontinuer depuis pratiquement un mois ?

Cette ombre est plutôt blanche, elle virevolte dans les airs...de la neige

Tout à coup la magie opère chez moi comme chaque fois que je vois trois flocons : je me retrouve enfant chez ma grand mère à manger des madeleines ( je plaisante je ne suis pas Proust), donc à ne pas manger de madeleines, et je ressens comme une joie candide, la part d'enfant qui sommeille en chacun de nous et qui tout à coup s'est réveillée en moi.

Il faut que j'appelle quelqu'un ! c'est étrange ce besoin irrépréssible de partager un sentiment dés qu'il diffère des autres, qu'il prends de l'ampleur, qu'il est inattendu.

Je me souviens encore ce 11 septembre alors que j'étais assise sur le bord de mon lit, regardant à la télévision où s'étaient écrasés deux avions, ce 11 ou finalement, tant que je n'avais pas échangé avec quelqu'un d'autre mon ressenti il n'était pas encore tout à fait réel. A croire que nous avons besoin d'un miroir à nos émotions pour qu'elles se concrétisent.

Donc me voilà devant la neige à appeler mon cher et tendre. J'ai lu quelque part que la personne que l'on appelait en premier lorsque l'on a envie de partager quelque chose est la personne la plus importante de notre vie.

Le téléphone sonne et en une fraction de seconde je réalise que mon cartésien de mari va me dire d'un ton tout à fait naturel et pragmatique " ben oui, il neige, l'humidité dans l'air y est propice, il fait moins deux degrés et la météo l'annonçait". Cet instant ou l'on se dit "mais pourquoi j'ai appelé" comme lorsqu'à 20 ans on appelait sa mère pour lui demander conseil, et bien non, cher et tendre décroche avec une voix d'enfant et me dit " il neige !!",  voilà donc pourquoi on quitte sa mère ?!

J'ai sorti les pèles luges, les gants de ski ( et fait tomber tous les cartons dans le garage).

J'ai récupéré les enfants à l'école et nous avons fait un magnifique bonhomme de neige de trois millimètres  mais nous l'avons fait avec amour et joie.

La maison est devenue boueuse, les fleurs ont gelé, les enfants ont fini par pleurer car ils avaient les mains froides mais il a neigé !

Finalement c'est en fonction d'où l'on se place que l'on voit les choses. Peut on réellement décider que les choses sont magiques même si elle engendrent des désagréments ?

Oui me  dira cher et tendre, on en a bien fait deux enfants, sinon on se serait arrêtés au premier !

Un peu comme lorsque l'on s'assoie en terrasse prés d'une fontaine en été en se laissant bercer par son chant alors qu'en terme de décibels l'entendre est bien pire pour nos oreilles qu'une autoroute en heure de pointe.

En tout cas, mettons nous d'accord sur une chose : le post de ce jour ne sers à rien, juste à partager cette sensation de joie candide face à trois flocons qui tombent pour se rappeler que ces ressentis, brefs et fugaces sont les choses les plus précieuses que nous ayons.

A bientôt pour de nouvelles " non aventures"

 

Ma petiteidée

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